Mouais s'envoie en l'air

Publié le par mouais


« Plus vite, plus haut, plus fort » [Pierre de Coubertin]

« Et surtout plus con » [Mouais]

 

La deuxième Haute TRAHISON cérébrale est intervenue à Queenstown, en Nouvelle Zélande. Cette ville est réputée pour la blondeur des étudiantes du campus, mais surtout pour ses sports extrêmes : parachutisme, rafting, escalade et … saut à l’élastique (bungy jumping).

 

Pour information, sachez que je ne me situe pas dans la catégorie des adeptes du grand frisson. Au parc d’attraction, je me suis toujours contenté de garder les pieds bien au sol, dépensant mon argent en activités héroïques tels que la pêche aux canards, le tir à la carabine et les hotdogs. Le grand 8, la centrifugeuse ou le bateau pirate : hahahahahahaaaaa !

 

Je me retrouve donc au syndicat d’initiative de Queenstown, quand une nana me demande si j’ai besoin d’un conseil.

«  Non c’est bon je vais faire du bungy jumping !

- Très bien, Nous avons trois sites de saut : the Kawarau bridge, haut de 43m, berceau du Bungy dans le monde, the Ledge : 80 m de chute au dessus de la ville, et enfin, the Nevis : 134 mètres pour 8 secondes de chute.

- Ce sera le Nevis ( !?) ».

 

N’importe quoi pff.

 

Je me retrouve donc dans un mini bus version 4x4 gravissant le chemin sinueux à flanc de montagne qui nous mène au paradis  à l’enfer.

Entouré d’une troupe de bons jeunes excités en mal d’adrénaline.

Je tente de faire le vide.

 

Nous arrivons.

Glup.

 

Après la pesée et la signature de la décharge (si jamais on s’éclatait comme une merde au fond du ravin, ça ne serait pas de leur faute, mais de la notre : faut avouer qu’il faut être con pour se jeter dans le vide), on nous demande d’enfiler un harnais. Que je vérifie compulsivement au moins trois fois.  

Nous sortons de la salle. La vue est grandiose. Face à nous un ravin qui ne rigole pas, les câbles qui enjambent le ravin supportent une plate-forme, une nacelle nous y conduisant est appontée.

 

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 Nous prenons place. Les rires se font plus rares.

 

Je suis l’air, la lumière.

 

Traversée angoissante. La nacelle est amarrée. Nous débarquons sur la plateforme … à fond de verre. Glup.

Sous nos pieds le vide. Pas besoin d’avoir le vertige pour se sentir dans une situation inconfortable. J’évite donc et me réfugie sur l’UNIQUE plaque de métal de la plate-forme. Une meuf me lance un regard d’abord implorant puis dégouté/hostile parce que j’ai l’ai vue avant elle, et qu’elle a compris que j’en suis indélogeable, héhéhé.

Les hauts parleurs grondent du heavy metal tendance je saigne des enfants blonds de 4 ans et je dessine des pentacles avec leur sang, ce qui rend l’atmosphère nettement plus légère.

J’aurais perso mis un Clair de lune de Debussy, ou un bon vieux Requiem de Mozart, mais bon j’comprends qu’en de moments pareils, pas la peine de plomber l’ambiance.

Les premiers candidats au suicide assisté sans mort à la fin s’exécutent : certains appellent ça un envol, je préfère parler de chute.

 

Je suis presque zen.

 

Je sais que dans quelques instants, je serai au bord de la planche et que je me jetterai. Je n’ai pas la moindre idée de comment je vais faire ça. Parce que sans rigoler, là c’est pas drôle du tout.

 

On m’appelle. C’est mon tour. Qu’est ce que je fous là. On demande de m’assoir sur un siège. Un mec me parle tout en attachant le putain d’élastique à mes jambes. Suis à deux doigts de demander s’il peut encore faire un tour autour de mes jambes et faire un double nœud. Mais j’ose pas. Il me demande de me lever : mes jambes étant liées, je me déplace comme un condamné à mort vers le bord de la nacelle. Il désigne une planche qui dépasse de la nacelle et me demande de mettre les pieds devant la ligne au bord de la planche. Qui dépasse de la nacelle. Dans le vide. Je m’éxécute, en essayant de ne pas réfléchir. Bon je réfléchis quand même mais plus rien de vraiment intelligible ne me vient. Je suis débile et les quelques secondes qui suivront dureront dans ma tête quelques minutes.

 

« A trois vous sautez, ok ?

- ok ».

 

1 …

C’est pas jouable, c’est vraiment très haut. Trop haut. Chui trop con. Merde putain fait chier pute chatte couille bordel salope connasse

 

2 …

Je vais devoir aller à l’encontre de ce que mon cerveau a toujours décidé : paix sécurité et confort. Toute ma vie, toute la vie d’un humain moyen, on apprend à discerner ce qui jouable et admissible (genre sauter d’un mur de 50 cm) de ce qui ne l’est pas. « Ca » ne l’est clairement pas. Je vais sauter, mais mon être a décidé unanimement de voter contre. Mon cerveau est contre, mon corps est contre, mon âme est contre, c’est quoi ces conneries ?

 

Je ne sais pas comment je vais faire, mais je vais me jeter, mon corps va basculer, puis tomber, aussi simple que ca. Il faut basculer.

Il faut basculer.

 

Il faut basculer.

 

3 …

Il faut basculer.

 

 

 

 

Je bascule.

 

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhh

(huit secondes de aah)

 

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 (à gauche, c'est  moi)


Vous dire ce que j’ai ressenti est impossible.

Au debriefing avec les autres participants, il est apparu qu’autant la chute libre en parachutisme était quelque chose de super agréable, autant celle du bungy à cette hauteur là provoquait des sensations violentes qui n’ont rien d’agréable.

 

Le lendemain, j’ai accompagné un pote que j’avais convaincu de tenter le grand saut.

Le gars des harnais me reconnaissant m’a demandé si je voulais sauter gratos. Lui ai dit que ce qui était fait n’était plus à faire, et que franchement, j’préférerais crever plutôt que de remettre ça. Il a rigolé et compris.

 

 

Sauter à l’élastique : ça c’est fait !

Publié dans Vie perso

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M
<br /> <br /> T'es.... Trop taré !!!<br /> Mais moi j'ai déjà fait du grand 8 <br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> Mouffles<br /> <br /> <br /> <br />
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