Les chiens chient là (Partie I)

Publié le par mouais

 

Edwige vivait à Versailles. Sa chambre, grande et blanche, sentait l’ennui.

Sa fenêtre laissait pénétrer le soleil, qui s’enroulait autour des voilages, illuminant les murs immaculés d’une lumière diaphane. Son père en avait décidé ainsi : des voilages, du blanc des murs, de la place du bureau dos à la fenêtre, du lit d’enfant en 90, de la couleur de la commode vieillotte qui ne serait pas orange, de ses fringues, etc...

C’était comme ça. Il ne lui avait appris ni le choix, ni la décision.

 

Chaque matin, il la déposait devant son lycée, et chaque après midi, il venait la chercher. Ils avaient leurs bons moments. Parfois.

 

Elle possédait deux amis. Les deux seules que son père n’eut jamais acceptées. Claire et Anne-laure. Toutes les trois se connaissaient depuis l’école, et s’étaient à peu près suivies de classes en classes. A la différence que Claire et Anne-laure jouissaient d’une bien plus grande liberté.

Ca aussi, c’était comme ça.

 

Pour ses 16 ans, les filles avaient choisi d’offrir un Chinchilla à Edwige. Avec l’accord du père. Ce qui ne fut pas aisé. Elles savaient que lorsque l’occasion permettait à Ed de s’échapper en ville faire trois courses, elle aimait bien passer quelques secondes à observer les Chinchillas de l’animalerie rue Victor Hugo. Elle avait toujours eu envie d’en avoir un. En fait elle avait toujours rêvée d’avoir un animal de compagnie. En vain. Son père prétextant que 1) un animal était sale et sentait mauvais 2) un animal était vecteur de maladies 3) qu’elle allait s’en lasser et que c’est lui qui finalement devrait en assumer la charge  4) qu’à l’instar des plantes vertes, un animal les empêcherait de partir en vacance  5) un appartement n’était pas adapté à la vie animale.

 

Mais de toute façon ils ne partaient pas en vacance.

 

Face à la détermination des deux jeunes filles, le père finit par craquer. Sur deux points : accepter le chinchilla, et plus fort encore, laisser partir sa fille en week-end en Normandie deux semaines après, pour le pont de la Toussaint.

 

Le secret fut bien gardé.

Lorsqu’arriva le jour de son anniversaire, Ed découvrit, après que son père l’eut ramenée à la maison, ses deux amies patientant dans le salon.

Elle s’était doutée de quelque chose, vu le peu d’entrain que Claire et Anne-laure avaient témoigné durant la journée, mais là… !!!

 

Le père mit fin rapidement à la scène d’hystérie des trois filles, et désignant la table basse : « Chérie, Anne Laure et Claire sont ici pour t’offrir ton cadeau. L’enveloppe, au dessus, c’est de ma part ».

Elle se précipita vers la table entourée de ses deux compères, se mit à genoux, marqua une pause, puis pris méticuleusement l’enveloppe et la déposa à coté du gros paquet carré. Sans un mot elle commença à déchirer le papier, découvrant, lové dans de la paille, une petite boule de fourrure qui la regardait curieusement.

« Il s’appelle Rambo » dirent en cœur les deux amies.

Re-hystérie, interrompue cette fois-ci par Claire, lui désignant l’enveloppe : « Vas-y ouvre ouvre ! ».

Ce que. Elle découvrit un billet de train. « On part toutes les trois en Normandieeeeeeeeee !!! ».

Re-re hystérie, sous l’œil amusé du père et les tremblements du rongeur.

  

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B
<br /> ...wtf ? é.è<br /> <br /> <br />
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M
<br /> C'est bien....!!!<br /> Vite la suite !!!^^<br /> Bisoussssss<br /> Mouffles<br /> <br /> <br />
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